vendredi 14 décembre 2012

Et vous, vous jouerez à quoi à Noël?


Presque tous les enfants jouent, sauf ceux souffrant de malnutrition, qui sont défavorisés ou qui ont des incapacités graves. Les jeunes enfants consacrent généralement entre 3 % et 20 % de leur temps et de leur énergie au jeu, et davantage dans les foyers plus nantis. Si les jeunes enfants sont temporairement privés d’occasions  de jouer, par exemple lorsqu’ils sont en classe, ils jouent plus longtemps et plus énergiquement par la suite. Etant donné que les enfants investissent temps et énergie dans le jeu et qu’ils ont des occasions d’apprendre lorsqu’ils le font, jouer semble  être une nécessité.

"Mais les filles aiment le rose et les garçons le bleu, Madame… "
 Ouvrez un catalogue de jouets, de jeux et observez bien. Vous allez trouver deux  types de classement :
Soit  un classement par genre [filles/garçons], soit un classement par thématique de jeux [imitation, éducatifs, plein air, créatifs etc] . A l’intérieur de ce classement sera décliné une sous classe, à savoir un classement par âge.
Revenons au premier classement, celui que j’aimerais bien dégommer au cours d’une partir de chamboule-tout géante, le classement dit «  par genre ». Pour faire simple, voire simpliste, on va dire que le genre c’est la représentation sociale du sexe. On peut même appeler le genre le « sexe social ». En clair:
-          Chromosomes XX = sexe femelle = genre féminin
-          Chormosome XY = sexe  mâle = genre masculin
Si on suit donc ce classement ,flèche rose-bonbon-magenta-flashy pour les filles, flèche bleu-canard-marine pour les garçons, et là, c’est bon on a tout juste, ON NE DOIT PAS SE TROMPER  de cadeaux !!


« Mais, mais, c’est tellement naturel pour les filles de jouer à la poupée, et mignon aussi….. et puis, ça leur apprend »
C’est alors très simple, on va pouvoir choisir pour une fille des jeux d’intérieur, calmes qui vont lui apprendre à être une parfaite ménagère et un maman non moins parfaite. C’est vrai que savoir moucher un poupon en celluloïd dès 5 ans c’est rigoureusement indispensable voire vital. On va juste oublier , soyons folles et fous, que beaucoup d’enfants de cet âge préfèrent essuyer leur morve dans la manche de leur pull que se moucher eux/elles-mêmes. Mais, bon, on va pas commencer à pinailler, hein ? pas not’ genre.Et pour un garçon, de l’action encore de l’action ; parce que Madame, Monsieur, tout ça c’est naturel.
Oui , sauf que là, justement la nature elle s’en fout . Un peu comme quand un tsunami se déclenche, vous voyez ? La nature elle a d’autres préoccupations que la tablette Barbie rose et la voiture de course bleue. Tellement rien à y faire qu’elle a laissé cela à la société, à la reproduction du schéma social, des rôles profondément ancrés, que nous perpétuons et entérinons, Noel après St Valentin.
Détricotons la bobine ensemble :
On attend des femmes et des hommes qu’elles/ils remplissent des rôles parfaitement clairs, identifiables que l’on pourrait résumer à : la FAM [ouais, en plus, hein, pas les femmes toutes différentes], elle doit savoir s’occuper de la maison , tenir son intérieur :  ménage, hygiène, cuisine, repassage[le mien est parfaitement indépendant et libre, intenable et un élevage de shetlands y réside. Indépendants , eux aussi ], savoir s’occuper des enfants : maternage, prendre soin de, câliner, faire des tresses, son domaine c’est le dedans !
L Homme [oui, avec un grand h , Môssieur] , il est fort, il va abattre les montagnes, parcourir les plaines arides [ 3 stations de métro c’est bien aussi] , dans la grosse voiture qui le rend plus fort. , pour construite le monde, les habitats que les femmes occupent et entretiennent.
Une fois qu’on a dressé les compétences supposées des un-e-s et des autres, on va couper ce qui dépasse, les mauvaises têtes qui voudraient changer de cour de récré et s’attribuer les compétences de l’autre côté parce que, la société elle est faite comme cela. Ce qui est bien pratique pour justifier : le temps partiel des femmes souvent non choisi, les inégalités salariales et sociales etc etc.
Donc, afin que rien ne change, l’idéal reste quand même de proposer ces modèles aux enfants dès tout petit. Comme ça ils.elles auront le temps d’assimiler.

«Mais vous voulez quoi, hein ? interdire à nos filles ? »
Oui !!!!!!!!!!!!!!!!!! [nan, c’est une blague]
Euh ben non, j’ai jamais dit cela. Mais peut être on peut s’attaquer au problème à la racine. Et les arracher à grands coups de bouffées d’air frais les racines. Et se rappeler tout simplement les fonctions du jeu.
Facile, on y va
«  le jeu est le travail de l’enfant »
Intéressons nous aux jeux d’imitation
Ce sont ceux qui permettent à l’enfant de mieux comprendre le monde qui l’entoure et de s’y intégrer. C’est le fameux "faire comme".

Ces jeux d'imitation permettent à l'enfant de mieux comprendre le monde qui l'entoure et de s'y intégrer.
Dès le plus jeune âge l'enfant commence à imiter toutes les personnes de son entourage sans distinction de sexe. Les petits garçons adorent faire le ménage comme leur maman et les petites filles conduisent une voiture de course comme papa.
Peu à peu, qu'on l'encourage ou non les petites filles auront d'avantage tendance à imiter les rôles féminins alors que les garçons prendront modèle sur des figures masculines.
L'imitation permet à l'enfant de comprendre le fonctionnement du monde qui l'entoure, de comprendre les relations entre les individus ainsi que les rôles sociaux. Cette phase d'imitation est indispensable pour l'intégration de l'enfant dans la société.
Multiplier les jeux de rôles sans critiquer et sans porter de jugement de valeur sur les choix de votre enfant. Votre enfant est un acteur pouvant jouer tous les rôles de la vie sans limite de sexe ou de niveau social.
Enfin, un jeu ne peut être investi s'il n'est pas accompagné! Offrez des jeux à vos enfants et JOUEZ AVEC EUX/ELLES!!

Pour discuter de tout ceci, rendez vous Samedi 15 décembre Place Kléber à Strasbourg entre 14h et 16 h.



1 commentaire:

  1. Je suis en très grande partie d'accord avec l'article. En fait je suis d'accord et je vous remercie de l'avoir écrit, je me sens moins seule.
    Sauf sur un ou deux points : par exemple, pourquoi généraliser autant le comportement des enfants alors que celui des femmes est considéré - à juste titre - comme le fruit de leur individualité/désir/réflexion/etc ?
    Le problème, c'est qu'autant une femme ou un homme qui sort de sa case genrée est discriminé, rejeté, violenté... Autant un enfant qui n'agit pas comme les autres l'est aussi.
    Et bien que ceci soit un article féministe, cette dimension devrait être prise en compte au tout début de l'article... Parce tous les enfants ne "jouent" pas. Certain-e-s trouvent leur jeu dans la scolarité, la musique, etc... Ce qui n'est pas considéré comme un jeu dans le contexte. (apres, niveau manuels/profs, la scolarité peut être sexiste... Mais c'est une autre histoire)
    Deuxièmement : j'ai souvent l'impression en lisant des textes féministes que le seul inconvénient aux clichés sexistes, c'est qu'ils maintiennent les femmes dans une certaine position et les hommes dans une autre, provoquant des inégalités. (donc on dit bye bye au joli "égalité" sur le fronton de la mairie.)
    Mais il y a un problème qui est à mes yeux tout aussi grave, sinon plus : on touche à la liberté, à l'individualité, à la possibilité de s'épanouir comme on en a envie... (et hop! deux mots en moins. Il ne reste plus que fraternité... Oh, ça ne concerne que les hommes !)
    Aussi, pourquoi adresser la parole aux adultes uniquement (adultes avec enfants qui plus est)? Je trouve ça un peu dérangeant, je me sens exclue de la lecture, moi jeune ado qui ne prévoit pas d'être parente.
    Bref, je critique, je critique... Mais merci pour cet article! :)

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